« J’ai pris l’avion pour New York, je suis allée à Ground Zero. […] J’ai accompli des gestes rituels, qui semblaient venir de quelque fond archaïque de coutumes que j’ignorais moi-même. Essentiellement, je déambulais, revenant matin et soir, déchiffrant les messages sur les grands panneaux accrochés aux grilles, posant des bougies, puis stationnant sans raison auprès de quelqu’un qui semblait stationner aussi, achetant tout ce qui se vendait à même le trottoir ou dans les magasins, livres au bénéfice des familles des pompiers morts, photos prises et vendues par des témoins directs,épinglettes faites de petites perles de couleur représentant le drapeau.
En accrochant l’un de ces pin’s à mon manteau, j’avais sans m’en rendre compte placé les étoiles à l’envers, un passant m’a demandé sans animosité si c’était fait exprès, je n’ai pu deviner s’il trouvait ce renversement approprié, sa question ne semblait pas demander de réponse, semblait plutôt faire partie d’une stupeur générale, on ne savait plus le sens normal des choses. »
J.S. Cartier
Peintre et photographe franco-américain, a vécu à New York pendant 40 ans.
Son ouvrage « Traces de la Grande Guerre » couronné par l’Académie française en 1995, fait suite à d’autres projets photographiques ayant souvent trait à la nature, y compris dans les limites de la ville de New York. En 2005, J.S. Cartier a recherché les vestiges et les survivants de la Grande Guerre patriotique dans la région de Moscou.Son travail est représenté dans de nombreuses collections publiques et privées.
Maison d'édition : ACTES SUD.
Collection : Beaux Arts.
Parution : Mars, 2006.
ISBN : 978-2-7427-5932-3
Photoroman.
88 pages.
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